Na$_8$

On trouve pour Na$_8$ un état fondamental aplati, ainsi qu'un isomère proche des formes obtenues dans le vide. Il existe également d'autres isomères extrêmement asymétriques plus élevés en énergie. Les formes des isomères sont illustrées sur les figures III.6. Les détails quantitatifs sont donnés dans [64].

Pour le premier isomère, la dynamique électronique donne des << forces >> des moments dipolaires pour les trois modes de base représentées sur la partie supérieure de la figure III.7. Comme la structure ionique aplatie est fortement triaxiale, ayant sa plus grande dimension suivant $x$ et sa plus petite suivant $z$, on peut attendre des pics plasmons marqués, à des positions dictées par des considérations géométriques. C'est bien ce qu'on voit sur la figure, avec la fréquence plasmon la plus basse suivant l'axe le plus long, $x$, et le plasmon suivant $z$ a une fréquence bien plus élevée que les autres, la dimension de l'agrégat suivant cet axe étant nettement inférieure.

Pour l'isomère similaire à celui obtenu dans le vide, les déformations sont plus fortes et la symétrie de réflexion est brisée. On attend donc plus de fragmentation du spectre, car il y a 6 monoexcitations électroniques entre 2.2 et 3.6 eV. C'est bien ce qui est obtenu par le calcul, mais les pics plasmons restent approximativement à la position obtenue pour l'agrégat libre.

Si on passe à des excitations dans le régime non-linéaire, l'observable appropriée est le spectre de puissance. Les deux parties inférieures de la figure III.7 montrent de tels spectres pour l'isomère aplati et tridimensionnel dans le régime linéaire (au milieu) et dans le régime multi-plasmon (en bas). Les pics plasmon sont bien visibles dans le régime linéaire, et les résultats obtenus pour les agrégats libres font espérer que ces pics vont subsister dans le régime non-linéaire. Les pics sont élargis par les effets non-linéaires et l'émission d'un électron hors de la boîte d'analyse, mais ils demeurent effectivement présents. Pour l'isomère tridimensionnel, la fragmentation du spectre dans le régime linéaire induit que le spectre de puissance dans le régime non-linéaire présente des pics un peu plus atténués que pour l'isomère plan, bien que toujours présents.